

L’identité culturelle et musicale de La Réunion s’est forgée au fil des siècles. A l’image d’une population métissée, la musique et la danse réunionnaises sont nées de la rencontre de plusieurs peuples (Afrique, Inde, Madagascar, Europe) qui ont mis en commun leurs traditions artistiques et leurs instruments.
Les plus emblématiques à ce jour demeurent le Séga et le Maloya, ce dernier étant classé au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2009. La musique, les chants et les danses sont omniprésents dans le paysage réunionnais.
Si pendant longtemps dans les salons, la noblesse et la bourgeoisie dansaient au rythme du quadrille et du menuet, le reste de la population, notamment les esclaves, s’adonnait au Séga et au Maloya.
Le Séga est né au XVIIIe siècle dans les plantations de La Réunion. À cette époque le terme Séga désigne la musique et la danse des esclaves originaires de Madagascar et de la côte est de l’Afrique. Il s’agit alors en réalité de Maloya. Le Séga moderne apparaît après l’abolition de l’esclavage, il s’inspire des danses et des musiques européennes comme le quadrille qui est alors créolisé. Au fil du temps le Séga devient très populaire. Les paroles expriment l’âme réunionnaise sous forme de romances. Aujourd’hui les paroles sont en créole et sa popularité ne faiblit pas. La plus célèbre d’entre elles reste « P’tit fleur fanée », de Georges Fourcade, considérée un peu comme l’hymne de La Réunion.
Le Maloya est à la fois une musique, un chant et une danse. Héritier des chants d’esclaves que l’on entendait résonner dans les plantations de canne à sucre, il est le pendant du blues aux États-Unis. Il exprime douleur et résistance. Musicalement basé sur un rythme saccadé en deux temps, parfois lancinant voire envoutant, on se réunissait le soir pour chanter la misère sous forme de mélopées interminables, comme le faisaient également les esclaves des plantations de coton de la Louisiane. Composé de mots malgaches et africains, le Maloya est aussi accompagné d’onomatopées destinées à appeler les esprits. Les instruments comme le roulèr, le kayamb, le pikèr ou le sati restent la base du Maloya traditionnel. Tous ces instruments constituent le fond rythmique avec la voix du soliste et les choeurs pour la mélodie.
Le Maloya prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées, au niveau des textes comme des instruments. On ajoute aux instruments traditionnels, des instruments électriques et acoustiques (guitare, basse, batterie, clavier), des cuivres (trompette, saxophone), ainsi que des instruments traditionnels malgache (vali), indiens (tambour malbar), africains (djembé, takamba) et autres instruments (harpe, piano, violon). Une nouvelle génération de compositeurs et d’interprètes, va donner un souffle nouveau au Maloya qui s’est propulsé sur la scène internationale et se combine à d’autres rythmes, en particulier le reggae, le rock ou le jazz.
La musique est omniprésente, et pour tous les goûts : dans de grandes salles de spectacles ou théâtres, en petit comité dans les rondavelles ou les kabars, c’est une véritable explosion et un cocktail de musiques qui sont organisés les week-ends dans toute l’île.
Le Sakifo Festival à Saint-Pierre, le festival Kaloo Bang à Saint-Denis, les Electropicales à Saint-Denis, le Grand Boucan à Saint-Gilles, la fête de la musique et la fête du 20 décembre (commémoration de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, appelée aussi “Fête de la Libe