Cirque de Cilaos

Cilaos, La Réunion, 97413, France
Cirque de Cilaos

Cilaos fait partie des trois cirques de La Réunion avec Mafate et Salazie, il est entouré par deux géants, le Piton de La Fournaise, plus haut sommet de l’Océan indien avec ses 3 070 mètres d’altitude, mais aussi le Gros Morne (3 019 mètres) ou le Grand Bénare (2 898 mètres). Sa création remonte à 500 000 ans lors de l’effondrement du Piton des Neiges.

Le territoire du cirque de Cilaos fait partie du cœur du Parc National de La Réunion, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le cirque est entouré de remparts abrupts et vertigineux de près de 1 000 mètres de haut, et à l’intérieur du cirque, canyons, profondes ravines et pitons forment un paysage spectaculaire. Le cirque fut désenclavé avec la construction de la route en 1932. Il est dès lors réputé pour ses thermes. De nos jours, il demeure un lieu de villégiature et de tourisme qui possède des atouts uniques de par sa richesse naturelle, ses traditions et son caractère atypique. C’est le plus peuplé des trois cirques, avec près de 6 000 habitants.

Histoire

Tout comme les deux autres cirques, Cilaos était le refuge des esclaves en fuite, appelés les « Noirs marrons ». Ils en furent les premiers habitants.

Le mot Cilaos viendrait du mot malgache Tsilaosa, qui signifie « que l’on n’abandonne pas ». Néanmoins, selon certains historiens, le mot Cilaos trouverait plutôt ses origines dans le nom d’un esclave malgache nommé « Tsilaos », qui se serait réfugié dans le cirque. Évadés de chez leurs maîtres, les marrons profitèrent de la difficulté d’accès au site pour y vivre en toute liberté et en pleine nature.

Certains de ces esclaves se sont installés à l’Ilet à Cordes, qui devrait son nom au fait que les esclaves marrons qui s’y cachaient ne pouvaient accéder à ce plateau que par des cordes jetées depuis le haut des remparts. Mais ils furent très vite recherchés par des « chasseurs de marrons » armés et organisés. Dans leur fuite, beaucoup de marrons furent tués. Parmi ces chasseurs figurait Mussard (l’un des plus connus à La Réunion), qui fit en octobre 1751 une incursion à Ilet à Cordes, où il découvrit deux camps d’esclaves en fuite. L’expédition se solda par la mort de trois marrons et la prise d’un butin composé de trois fusils, de fourches, de serpes, de marmites, de pioches et de lances de fer.

Après l’histoire tragique de ces premiers habitants marrons, Cilaos resta un moment inhabité. C’est en 1850 que remonte officiellement son peuplement mais dès 1835 arrivèrent les « petits blancs » pauvres et sans terres. Ils y développèrent une agriculture vivrière d’autosubsistance (lentilles, maïs, vin, petits pois, haricots, agrumes, élevage…). Aujourd’hui encore Cilaos est réputé pour ses lentilles et son vin.

La « route aux 400 virages »


La première voie d’accès au cirque fut construite au milieu du XIXe siècle. Il fallait alors deux longs jours en chaise à porteurs pour s’y rendre. La construction de la route actuelle, surnommée « route aux 400 virages », fut ouverte à la circulation en 1932. Sujette à des éboulis fréquents, elle offre cependant des panoramas à couper le souffle. Il faut dire que le cirque de Cilaos est encaissé, bordé par des remparts vertigineux et dominé par les plus hauts sommets de l’île. Il faut donc serpenter depuis le bras de Cilaos, entre parois vertigineuses et ravines profondes, et parfois sous la montagne, pour enfin accéder au cirque majestueux. Le trajet, à lui seul, vaut le déplacement.

La lentille de Cilaos

La lentille de Cilaos est une lentille endémique cultivée dans le cirque depuis le milieu du XIXe siècle. Lors de la récolte, les planteurs s’adonnaient au ballet de battement de la lentille. Cette tâche pénible a été progressivement remplacée par les batteuses industrielles, mais 10% de la récolte se fait toujours de façon traditionnelle. Semées en avril et récoltées en septembre, les lentilles de Cilaos, une fois préparées et mijotées, présentent un goût exceptionnel. Non seulement fines en bouche, mais aussi agréables au palais, elles accompagnent à merveille un cari ou un rougail saucisses.

Le vin de Cilaos, du vin qui rend fou au chai de Cilaos

Dès la découverte de l’île en 1642, les premiers arrivants débarquent avec des ceps de vigne. Mais en 1868, le redoutable champignon phylloxéra ravage les vignobles de métropole. L’administration locale interdit alors l’introduction de cépages nobles, plus fragiles aux maladies. Depuis cette époque le vin de Cilaos est issu d’un cépage robuste mais médiocre : l’Isabelle. Utilisé plutôt en apéritif, il recevra le triste surnom de « vin qui rend fou ». Contrairement à cette légende qui persiste, ce vin ne rend évidemment pas fou. Ce quiproquo naît d’un malheureux amalgame avec le cépage “Noah” dont la teneur importante de méthanol est toxique pour l’organisme, pourvoyeur de lésions neurologiques.

Le chai de Cilaos développe à partir de 1996 des recherches œnologiques, les premières vignes sont plantées et en 2007 c’est la première production. Le chai a été repris en 2019 par Olivier et Véronique Cadarbacasse.


 

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