

L’artisanat local (peï, prononcez pays) est riche et très diversifié selon la région visitée. Dans le cirque de Cilaos l’artisanat local tourne autour de la réalisation de dentelle, de la culture de la lentille et de la production de vin. Dans le sud sauvage, au sud de Saint-Pierre, c’est la vanille ou la vannerie en vacoa (plante grasse omniprésente). Dans l’Ouest, autour de Saint-Leu, on confectionne des bijoux en écaille de tortues d’élevage. On peut trouver les créations des artisans un peu partout sur l’île, dans les boutiques, sur les marchés…
La cuisine réunionnaise est le résultat d’un mélange d’influences de cuisines malgache, française, indienne, est-africaine et chinoise amenées sur l’île par les immigrants successifs. Cocktail exotique de mille couleurs, senteurs et saveurs, elle est épicée, savoureuse et relativement consistante.
La cuisine réunionnaise ménage un rôle important à l’apéritif comme partie intégrante du repas. Il n’est pas seulement l’occasion de déguster un punch ou un rhum arrangé, il permet aussi de goûter plusieurs amuse-gueules, dont les plus traditionnels sont les samoussas, les bonbons piment, les bouchons ou les piments farcis.
Les entrées peuvent être très variées mais voici quelques spécialités locales : la salade de palmiste se prépare avec une variété de palmier de petite taille. Le gratin de chouchou, appelé ailleurs chayotte ou christophine, pousse sous des treilles. Ou encore : avocat aux crevettes, salade de papaye verte, assiette de poissons fumés des tropiques.
Toujours accompagné de riz et de grains (pois, haricots rouges ou blanc, lentilles), les plats traditionnels sont : le « cari », version locale du curry indien, le rougail et les civets. On accompagne, en plus du plat et des grains, de verdure cuite ou crue, appelée brède lorsqu’elle est cuite. Les plats d’inspiration asiatique (shop suey, riz cantonnais), ou indienne (massalé ou vindaye) sont également très populaires. En accompagnement sont servis des achards de légumes, un rougail tomates, de mangue verte ou d’aubergines (appelées bringelles localement) le tout fortement pimenté.
Il s’agit généralement de fruits de saison : mangues, fruits de la passion, ananas Victoria, letchis et longanis en été, goyaviers en hiver austral (saison fraîche entre mai et septembre). On trouve aussi différents gâteaux tels que le gâteau patate (patate douce), le gâteau ti’son (maïs), le gâteau manioc, les beignets de bananes font également partie des spécialités. La Réunion produit quelques fromages de la Plaine des Cafres ou de Takamaka et du vin, rouge ou blanc, provenant du cirque de Cilaos.
Il reste à siroter un petit café grillé, coulé à l’ancienne et l’incontournable petit verre de rhum arrangé.
16 plantes médicinales de La Réunion ont été inscrites à la pharmacopée française en août 2013. Une reconnaissance officielle des savoirs-faire traditionnels en matière de plantes médicinales locales, notamment en tisane. Ayapana, ambaville, café marron ou encore fleur jaune, chacune a sa particularité et aide à soigner un mal spécifique :
Source : Aplamédom (Association pour les Plantes Aromatiques et Médicinales de La Réunion).
La vanille a été ramenée d’Amérique du Sud par les conquérants espagnols au XVIe siècle auprès des populations aztèques. Dès le siècle suivant, l’importation de gousses de vanille en Europe fut un franc succès. C’est au XIXe siècle que cette orchidée est introduite à La Réunion. La difficulté de la culture de la vanille vient de sa fertilisation qui n’est réalisée que par deux espèces d’abeilles. Sa production a grande échelle est alors une véritable difficulté.
A cette époque sur l’Ile Bourbon, Ferreol Beaumont Bellier cultive par intérêt pour la botanique des plants de vanille dans son domaine de Sainte-Suzanne. En 1841, son jeune esclave, Edmond Albius, initié par son maître à la botanique, est à l’origine de la découverte qui va révolutionner la culture de la vanille à La Réunion. Voir « Personnages réunionnais : Edmond Albius ».
Au début du XXe siècle, La Réunion est le premier producteur mondial avec 1200 tonnes, ce qui représente les trois-quart de la production mondiale. Appréciée dans le monde entier pour sa qualité, la production de la « vanille Bourbon » se répand sur les différentes îles de l’océan Indien : les Seychelles, Madagascar puis les Comores.
Où trouver de la vanille ?
Sur les différents marchés de l’île ou directement chez les producteurs, essentiellement dans l’est et le sud de l’île. Voici les différentes étapes pour la production de la vanille:
Etape 1 – L’échaudage : des paniers d’osier emplis de gousses vertes de vanille sont plongés pendant trois minutes dans une eau portée à 65°C;
Etape 2 – L’étuvage : les gousses sont aussitôt placées entre des couvertures de laine dans de grandes caisses pendant douze à quatorze heures ; ainsi maintenues au chaud, elles perdent leur eau, évoluent enzymatiquement et acquièrent leur couleur noire chocolatée ;
Etape 3 – Le séchage : pendant deux à six semaines, selon son niveau de qualité potentielle, la vanille est séchée quelques heures par jour d’abord au four (65°C) sur des claies, puis au soleil, et enfin à l’ombre ;
Etape 4 – L’affinage : il dure huit mois dans des malles en bois habillées de papier sulfurisé; c’est durant cette période que l’arôme se développe.
Etape 5 – Le triage de la vanille par calibrage : les gousses sont triées selon leur longueur, les plus longues seront les mieux valorisées.
Le rhum est une tradition réunionnaise depuis les premières plantations de canne à sucre. Il est intimement lié à l’histoire de l’île. Aujourtd’hui, les distilleries réunionnaises s’approvisionnent en mélasse (pour la fabrication du rhum traditionnel ou industriel) et en jus de canne à sucre (pour le rhum agricole) auprès des deux usines sucrières de l’île : l’usine du Gol située sur la commune de Saint-Louis et l’usine de Bois Rouge située sur la commune de Saint-André, mais aussi directement auprès du producteur pour la production artisanale. La marque réunionnaise de rhum la plus connue est le Rhum Charrette ainsi baptisé car son étiquette arbore une charrette tirée par un boeuf et chargée de cannes à sucre. Mais bien d’autres marques réunionnaises de rhums et de boissons à base de rhum existent : Savanna, Rivière du Mât, Isautier, Chatel, Sublim’Canne…
Voici quelques lieux à visiter dédiés à ce breuvage :
Le rhum peut être dégusté pur, sous forme de punchs (additionné de jus de fruits et d’épices) ou de cocktails. Mais la spécialité locale est le rhum arrangé, dont il y a autant de recettes que d’habitants ! On peut en effet “arranger” un rhum en y faisant macérer des fruits, des épices (bâtons de cannelle, vanille), des herbes, du faham (orchidée sauvage)…, dans une multitude de combinaisons.